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L'instant des souvenirs passent,
Comme les fenêtres, passage coloré d’un train humide,
Comme les armées de notre douleur et de notre résistance sans fin sans défaite?
Une couleur, une odeur, un toucher, le fond d’une voix,
Ou le temps d’une visite.

Dans l’exil lointain, dans les vagabondages sans retour,
Quand tu es fatigué,
Comme le vieil espoir des forêts du pays,
Comme les montagnes du Kurdistan - hautes et opprimées -,
Comme l’attaque des coordonnées d’un désir,
Comme les veines bleutées du front de ta petite fille de deux ans ?
Comme le parfum d’une bouche, un baiser, le toucher de tes mains,
Comme le vide de tes hanches,
Comme la pression des seins sur la courbe du cœur,
Comme l’ambiance rouge du désir au moment de la séparation,
Comme le passage des fenêtres colorées d’un train humide,
Ressemblent au sucre humide du thé au matin du Front.

Hassan Makaremi

1983

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