Si notre univers était un tore !

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« Man nah manam, nah man manam » « Je ne suis pas moi, pas moi, je suis » « Si notre univers était un tore !» Poète par ce vers déclare un état d’être humain questionnant profondément ses frontières. Une présence du moi, dans un Univers autre. Cet individu, indivisible qui par la magie de la symbolisation, par l’intégration des dimensions de la communication rendue possible grâce aux symboles, par la fluidité de la circulation des symboles entre soi et l’autres, entre passé, présent et futur, casse le statut immobile de l’individu et invente un autre moi. Un moi nageant dans les symboles, sans lien avec le temps ni l’espace. La présence d’un sujet humain dans son Univers concentre en lui toute sa culture. De là le sujet présente son discours. « Je ne suis pas moi,… », cette parole poétique est un pas introductif dans la négation du sujet et mérite donc une recherche approfondie. L’Univers est individuel, même si nos connaissances et nos savoirs à ce jour nous dirigent pour la classification d’au moins quatre familles de l’Univers : l’Univers visible, l’Univers mesurable, l’Univers possible et l’Univers englobant la présence d’un sujet. Les premiers singes nous permettent d’imaginer l’Univers de l’être parlant grâce aux traces de symbolisations gestuelles. Puis viennent les objets intermédiaires, les rituels, les syllabes, les mots, les paroles, les dessins préhistoriques et les premiers éléments de l’écriture. Les récits des chamans, des mythologies, la culture orale nous présentent un autre côté de cet Univers. Le rêve, le fantasme, la poésie, l’art en sont d’autres dimensions. Henry Corbin, grand savant français du vingtième siècle, en décortiquant la culture et la mythologie Perse avant l’Islam et sa continuité au sein de la pensée des mystiques iraniens, nous révèle la présence d’un monde parallèle, qui est ni ce monde et ni l’autre monde d’après la mort. Un climat, un continent présent mais inaccessible pour nous sauf pour les exceptions. Une partie de notre présence de sujet humain habite dans ce monde. C’est « Ravan », un concept intraduisible par notre notion de psyché. Comme si, ce monde - le troisième - était ni ce monde présent, interne, ni notre monde absent externe de notre Univers imaginable, mais bien entre les deux. Jacques Lacan psychiatre, psychanalyste français parle d’un Univers de signifiants qui se véhicule entre les « être parlants » qui n’appartient à personne. Ni interne, Ni externe, dans un troisième lieu. Comme si notre Univers était un Tore ! Il y a un extérieur entre l’intérieur ou un intérieur en dehors. Un tore est engendré par la rotation d'un cercle autour d'un autre cercle. Si finalement cet extérieur - intérieur ou intérieur - extérieur, scindait autrement notre Univers ? La mise en cause des frontières du moi, peut-être, n’est pas étrangère à ce sentiment de présence. Au-delà de la symbolisation, il y a aussi des traces de construction de soi. Des frontières difficiles à exploiter avec les outils de la symbolisation. Si l’écriture est le sommet de la symbolisation collective de nos ancêtres qui permet d’entrer dans le monde de la science, si l’art, la musique, la danse, les arts plastiques sont des moyens nobles de manifestations de savoir et de nos intuitions, peut-on dire que la calligraphie est la stylisation de cette symbolisation utilisant l’harmonie créé par l’art ? Ce qui vous avez devant vous est un effort pour faire revivre une histoire. L’Univers Tore, représenté par les éléments de l’environnement du monde Perse et la calligraphie Nastaliq ou Parsi et leurs relations étroites, incarne l’harmonie de cette ambiance. Hassan Makaremi Paris 2011

 

 

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